L’usage régulier d’un vernis antifongique pourrait éviter la récidive de l’onychomycose.
Il est fréquent au cours des onychomycoses correctement traitées que des récidives surviennent selon un mécanisme le plus souvent non identifié. S’agit-il de la résurgence de l’agent fongique en cause qui n’aurait pas été totalement détruit par le traitement ou s’agit-il d’une recontamination ?
Quoi qu’il en soit, des dermatologues islandais ont évalué dans une étude monocentrique, l’intérêt de l’application d’un vernis à base d’amorolfine dans la prévention de la rechute d’une onychomycose. Cinquante-deux sujets qui avaient souffert d’une onychomycose prouvée mais étaient apparemment guéris grâce à un traitement antifongique local et par voie systémique ont été répartis en 2 groupes : un groupe traité par vernis d’amorolfine appliqué toutes les 2 semaines pendant trois ans et un groupe non traité.
Des récidives sont survenues plus rapidement dans le groupe non traité et au terme des trois années de l’étude, 70 % des patients qui avaient bénéficié de la « prophylaxie » étaient toujours indemnes d’onychomycose contre seulement 50 % dans le groupe non traité. Les récurrences éventuelles ont été par ailleurs plus tardives dans le groupe traité que dans le groupe observationnel.
Cette étude, portant sur un petit effectif, semble néanmoins apporter des arguments en faveur de l’efficacité du traitement préventif des récidives de ces onychomycoses et sur la bonne tolérance de ce traitement préventif.
Dr Patrice Plantin
Sigurgeirssen B et coll. Efficacy of amorolfine nail lacquer for the prophylaxis of onychomycosis over 3 years.
JEADV 2010;24:910-5