Une trentaine de chirurgiens plasticiens, médecins généralistes,  dermatologues et podologues ont participé activement le jeudi 3 mars  2011 à la soirée organisée par l’équipe du Pôle Urgence Main Nice  au  sein de la Polyclinique Saint-François, dans le cadre de la formation  médicale continue.
Une excellente occasion pour eux de pouvoir échanger avec des confrères  azuréens et d’éminents experts internationaux, comme le professeur  Robert Baran, chirurgien en dermatologie de l’ongle sur les  méthodologies à suivre et les techniques les plus adaptées pour soigner  leurs patients, cas par cas.
 Outre l’exposé du professeur Baran sur les différentes pathologies  dermatologiques de l’ongle et du docteur Dréant en clôture de session  sur les possibilités microchirurgicales de reconstruction de l’appareil  unguéal, deux sujets ont particulièrement capté l’intérêt des  professionnels : le problème des ongles incarnés et les lésions  traumatiques liées pour la plupart, aux accidents de la vie quotidienne.
Comment surviennent les ongles incarnés ? 
Provoqué par un fragment d’ongle qui pénètre dans la chair du gros  orteil en général, l’ongle incarné entraîne une inflammation et des  douleurs. « Les facteurs responsables des ongles incarnés explique  Christophe Chiesa, podologue à Beaulieu-sur-Mer, sont multiples et  variés. Dus parfois à une malformation génétique, ils sont plus  couramment la conséquence de chaussures trop petites, de pédicure  inadéquate (ongles coupés dans les coins), de la prise de médicaments  traitant d’autres infections (comme le psoriasis), d’une modification  osseuse secondaire à l’arthrose ou d’un bourrelet péri-unguéal qui se  développe sous l’ongle. La première règle préventive est de tailler ses  ongles droits et de porter des chaussures amples évitant ainsi les chocs  aux pieds.» En principe, une solution antiseptique sur la blessure  après un bain d’eau chaude salée et un pansement sur l’orteil suffisent à  guérir l’ongle malade qui retrouve une croissance normale.
Quels soins dispenser en cas d’infection ? 
En cas d’inflammation, enflure, douleur ou suppuration - le podologue  peut tailler l’ongle infecté, enlever la peau envahissante au scalpel,  enlever une partie de l’ongle ou l’ongle au complet. Il s’agit d’une  chirurgie mineure pratiquée en cabinet. Si le problème resurgit, il est  alors nécessaire d’enlever au scalpel la portion de l’ongle et de la  racine infectés et de les brûler à l’aide d’une solution chimique  concentrée. Cette méthode efficace, moins invasive, a pour double  avantage de n’induire qu’une irritation de courte durée à l’issue de ce   traitement et dans la majorité des cas de neutraliser l’infection.  «  En revanche, lors d’apparitions sous la tablette unguéale de  botriomycome, tumeur bénigne d’origine vasculaire du derme superficiel  qui se niche dans les régions acrales comme les doigts et les orteils,  il est très souvent indispensable, selon sa forme, de prévoir avec  contrôle histologique une ablation chirurgicale sous anesthésie locale  complétée, si nécessaire, par une électrocoagulation. Cette lésion  intervenant à la suite d’une brèche cutanée (épine du rosier par ex) est  très souvent accompagnée d’une onycholyse malodorante qu’il faut  soigner au plus vite. Autre cas critique nécessitant une opération  chirurgicale : lorsque l'ongle pousse systématiquement avec une  croissance désaxée, entraînant des infections.» précise Christophe  Chiesa.
Les traumatismes de l’appareil unguéal 
«10% des traumatismes proviennent des lésions unguéales.En statistiques,  3 hommes pour une femme en sont victimes chaque jour et 50% des lésions  unguéales affectent la phalange distale » énonce le docteur Fédérica  Norat, de l’équipe du pôle Urgence Main de la Polyclinique  Saint-François. L'ongle est non seulement un élément fonctionnel  important de la partie distale du doigt, il est aussi une interface  cosmétique avec le milieu extérieur. Les séquelles post-traumatiques  sont ainsi doublement mal vécues par les patients. Le traitement des  traumatismes de l'appareil unguéal passe d'abord par une bonne  connaissance de l'anatomie et de la physiologie normale de l'ongle et  une prise en charge minutieuse. » La lésion la plus fréquente est  l’hématome sous-unguéal qui génère des douleurs lancinantes, un  épanchement de sang et peut progresser jusqu’au bord libre de l’ongle.  Après avoir évacué l’hématome et vérifier le plancher de l’ongle, il  s’agit de réparer le lit unguéal avec des fils résorbables et incolores.  Dans le cas d’une ablation totale de l’ongle, l’intervention consiste à  opérer un nettoyage soigneux la plaie du lit suturé avec des points  simples et de maintenir le pli ouvert jusqu’à la cicatrisation ; on peut  le protéger avec une couverture temporaire temps de la repousse.
Si l’on relève une perte de substance d’une partie de la matrice, une  greffe est pratiquée au dépend du lit unguéal du gros orteil. Pour  limiter les séquelles d’une dystrophie distale inesthétique, surtout  chez les patientes, une prothèse peut être collée sur l’ongle. La  fracture de la phalangette, quant à elle, est stabilisée à l’aide d’une  broche pour quelques semaines. En cas,d’amputation distale, le praticien  effectue un recul du lit unguéal, artifice qui permet de donner un  aspect plus long de l’ongle.
Enfin, dans le cas d’un ongle en griffe, le chirurgien relève la partie  distale du doigt (os + peau) afin de donner une assise au lit unguéal.  Autant de solutions personnalisées pour résoudre les séquelles  traumatisantes de l’ongle…
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